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Haïti : plus de 50 morts dans des affrontements entre gangs

Etienne Gatanazi
13 juillet 2022

Des violences ont éclaté au lendemain du premier anniversaire de l’assassinat du président Jovenel Moïse, tué le 7 juillet 2021 par des hommes armés.

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Des forces de l'ordre interpellent un motard à Port-au-Prince
Radio TV Caraibe a annoncé qu'elle cesserait d'émettre pendant une semaine pour protester contre la violence généralisée dans la capitale.Image : Odelyn Joseph/AP Photo/picture alliance

Haïti est sans président depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021.  Les responsabilités liées à ce meurtre n’ont toujours pas été situées.

Jeudi dernier (07.07), Ariel Henry, l'actuel premier ministre, nommé deux jours après la mort du président, a prononcé un discours d'apaisement. Un discours qui semble n’avoir pas été entendu dans la rue.

Depuis, la capitale haïtienne Port-au-Prince vit au rythme d’échanges de tirs entre des gangs rivaux, auteurs de violences contre les civils et les forces de l'ordre qui sillonnent les quartiers de la ville.

La police dépassée

Selon plusieurs sources sur place, la police et l'armée peinent à contrôler les affrontements entre ces gangs qui se sont progressivement installés dans la capitale. 

Un homme en moto traverse une rue en flammes à Port-au-Prince
Un an après la mort de l'ancien président, Haïti n'a toujours pas de nouveau chef de l'EtatImage : Orlando Barria/Agencia EFE/IMAGO

La population reste traumatisée, selon Christina Calixte, une habitante de Port-au-Prince, qui vient d’accoucher :

"J'étais enceinte, c'était un dimanche matin, vers 5 heures. J'ai entendu des coups de feu, beaucoup de coups de feu. J'avais peur d'être touchée par une balle, alors je me suis couchée sous le lit, malgré le fait que j'étais enceinte. Ce dimanche-là, ils ont passé toute la journée à tirer. J'avais faim et je ne pouvais pas sortir, je ne pouvais même pas acheter de l'eau à boire."

Les médias manifestent aussi

Les médias aussi sont devenus la cible des gangs armés. Certaines stations de radio ont ainsi décidé de fermer leurs portes. Michel Joseph, directeur adjoint de Radio TV Caraïbes affirme que "des membres de cette structure ont été enlevés, dont le directeur de la station, et des collègues. Nous sommes la cible des bandits. Tous les jours nous recevons au micro de Radio Caraïbes des appels de familles en pleurs dont des membres ont été kidnappés ou tués."